« Entre le dessin, la peinture, la sculpture, les installations et
l’écriture, je tricote une oeuvre à la frontière de la question et de la réponse, faite
d’émerveillement, de béances et de pleins, de visible et d’invisible, de concret et de magie,
de colère et de rire… d’autant de strates qui s’interpénètrent comme la structure d’un
inconscient. Je trace ma route à la recherche de ma plus belle simplicité et avec l’exigence
de la vérité de l’instant. Mon élan est poétique et je n’ai que de fragiles vérités provisoires
à proposer. Mais je crois en la beauté et je cherche à m’affranchir des névroses plutôt qu’à
jouer avec.
Je suis né sur une très vieille terre qui a façonné les femmes et les hommes d’une
manière singulière. Mes racines sont profondes, puissantes et nourrissent naturellement
les fruits que je produis en leur donnant ce singulier dans leurs couleurs. Je ne parle pas
de couleurs de drapeaux pas plus que d’uniformes qui servent trop souvent d’alibis aux
desseins violents. Je parle de celles qui font la richesse d’une culture, de la façon d’être au
monde, de la façon de dire le monde. Et chaque culture, aussi petite soit-elle est une
couleur qui enrichit la palette magnifique de notre humanité. Je ne revendique rien. Je dis
juste que je vis ici, façonné par cet ici que je vibre sans le vouloir. Et mon grand plaisir,
dans la rencontre avec l’ailleurs, est autant de me nourrir de saveurs nouvelles que de
sentir nos endroits de communion. Voilà pourquoi je rejoins Pevarzek.»
Christophe Le Baquer vit et travaille à Pleumeur-Bodou. Après s’être essayé à différents
métiers dans ses jeunes années, il intègre les beaux-arts de Brest à l’âge de vingt-sept
ans. Voilà trente ans qu’il créé, trace sa route singulière et protéiforme en toute liberté.